Delia, final instrumental d'un premier album, s’échappait dans les grands espaces, totalement insaisissable et saisissant de beauté, le genre de musique à donner le vertige à tous les agoraphobes de la terre.
Pour parachever son deuxième essai solo "40 Miles Past Woodstock” (1971), Jeremy Storch nous livre une nouvelle version de cette chanson, seul au chant et au piano. Delia dégage ici une douceur apparente, la tension est pourtant palpable, l’humeur sombre, les jérémiades jamais très éloignées.
Storch appartient à cette espèce fragile que sont les loosers magnifiques : deux albums sortis dans une indifférence générale - un chef-d’œuvre absolu, "From a Naked Window", et cet excellent second album, recueil de chansons intimes et touchantes.
Après ce second échec commercial et une overdose qui failli lui coûter la vie, Storch devient un chantre du judaïsme, ses fidèles ont-ils la chance de vibrer au son d’une de ses chansons entre deux psalmodies religieuses ?
Delia