Ce disque clandestin, occulté des manuels et encyclopédies rock, fait partie, curieusement, de l’héritage culturel et musical sud-africain!? Etrange destin pour son auteur, Sixto né Diaz Rodriguez, sixième enfant d’immigrés mexicains, installés à Détroit.
En 1971, "Cold Fact" atteind le pays de l’apartheid et trouve un écho surprenant et inattendu chez la jeunesse sud-africaine. Cette dévotion est somme toute compréhensible à l’écoute de ces textes engagés et de cette musique où fusionnent folk, rock, blues et soul.
Rodriguez est profondément humain. Ses chroniques portent sur l’agitation sociale, l’inertie politique et la désillusion générale, thèmes qui collent si bien à ce pays. Cet ambassadeur a entretenu la rébellion et a sans doute contribué, à son échelle, au changement.
Cette ferveur populaire locale, qui accompagne les rééditions successives de "Cold Fact" ne se tarit pas, alors que ce ménestrel des ghettos n’a toujours pas été ‘naturalisé’ dans notre belle nation!
Ce sans-papier a délivré un disque essentiel, à ranger à côté des meilleurs Bob Dylan & Eric Andersen.
Sugar Man