Légende souterraine de la musique pop sud-américaine, "La conferencia secreta del Toto's Bar" dépasse mes espérances les plus folles.
Délaissé par sa maison disque, désapprouvant ce virage psychédélique et cette propension expérimentale, Los Shakers, en mal d’inspiration après la publication de "Shakers Of You" en 1966, s’offre une cure de jouvence en écoutant John Coltrane, Antonio Carlos Jobim et Joao Gilberto. Le groupe trouve alors les ressources nécessaires pour offrir une œuvre inventive, affranchie et sensible.
Dans un anglais approximatif, le groupe enchaîne compositions ambitieuses (Más largo que el Ciruela, La Conferencia secreta del Toto's Bar-Mi Tía Clementina,...) et pop-songs acidulées (Siempre tu, El Pino y la Rosa,...), ajoutant de manière éparse des rythmes locaux : Candombe, Bossa Nova, Tango.
Incontestablement un des plus beaux trésors cachés de la pop sixties... Si ce disque ne figure pas dans le livre "1 001 albums qu'il faut avoir écouté dans sa vie", j’invite son auteur à actualiser, au plus vite, son encyclopédie.