Pourquoi est-ce qu’un album rencontre du succès ou pas ? La qualité ? Le réseau de distribution de la maison de disques ? Le passage en radio ? La promotion TV ? La chance ?
Certainement un cocktail savant de tous ces ingrédients . Un seul de ces critères n’est pas suffisant en soit.
Qu’en fut-il pour KAK, groupe fondé par Gary Yoder en 1967 à Sacramento (Californie) ?
Leur album éponyme, paru sur Epic en 1969 n’avait pour lui que la qualité des morceaux. Il n’avait aucune chance. Et pourtant… dès la mise en bouche avec "HCO 97658" le ton est mis : des guitares virevoltantes, une mélodie ciselée par des Artistes (pas des plagieurs), des voix caractéristiques, un son unique. Le trépidant voyage se poursuit sur une inspiration jamais mise en défaut que ce soit sur les morceaux mid-tempos comme "Disbelievin'", ou "I’ve got time" ou sur ceux plus rapides, par exemple "Everything’s changing", "Electric sailor" ou "Rain". L’album se termine sur un long morceau, "Lemonaide kid" , qui vous laisse exsangue.
Tous les titres ont un potentiel commercial qui parait aujourd’hui une évidence, mais pas pour leur label qui ne fit aucun effort pour faire connaître KAK.
Si le 33t original est très rare, il a d’abord été réédité au début des années 90 en vinyle par Epic (remord ?) puis en CD par Big Beat en 1999 avec, cerise sur le gâteau, 11 morceaux inédits ou introuvables, 6 de Kak et 5 de Gary Yoder en solo.
Un album essentiel du son West Coast et du rock late 60s en général. Tout simplement.
JP65